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Crise financière : Scénarios du possible
mercredi 16 avril 2008Corollaire de la globalisation, la sphère financière dicte sa loi à l’économie réelle. Les firmes transnationales se financent désormais sur les marchés financiers et les fonds de pension, hedge funds et autres fonds d’investissement leur imposent un rendement sur fonds propres au minimum 15 %. En vue de diminuer leurs coûts structurels et de conquérir des avantages compétitifs synonymes de rentabilité, ces firmes fragmentent leur chaîne de production et localisent les différents maillons dans les endroits les plus « attractifs », incitant les États à céder au « chantage à l’emploi » et à se livrer à une « course vers le bas » en matière de législation sociale et fiscale.
Conséquence de cette évolution, les banques ont dû s’inventer de nouveaux métiers. La « muraille de Chine » entre les fonctions de banque commerciale et de banque d’affaires s’est estompée et les banques ont apporté des conseils sur des titres de firmes avec lesquelles elles entretenaient des relations financières. Ces conflits d’intérêts ont facilité des prises de risque de plus en plus aventureuses. Pour reprendre l’expression du patron de la Bundesbank, Axel Weber, les banques ont ces dernières années « prêté n’importe quoi à n’importe qui ». Elles ont octroyé des crédits hypothécaires subprimes à des ménages américains peu solvables et ont couvert ces crédits par des opérations de titrisation : elles ont transformé leurs créances risquées en titres revendus sur le marché secondaire à des fonds souvent créés par elles dans des paradis fiscaux. Ces titres, aussi sophistiqués qu’opaques mais bien cotés par les agences de notation, se sont progressivement vendus comme des petits pains sur les marchés internationaux, les fonds spéculatifs entraînant dans leur sillage des opérateurs plus importants du monde entier.
La crise de solvabilité des ménages américains et le retournement des marchés ont touché de plein fouet les banques américaines, mais aussi les banques du monde entier, les fonds auxquels elles avaient transféré les risques et les réassureurs qui couvraient le tout. La crise immobilière a ainsi entraîné une crise financière qui a pris la forme d’une crise du système bancaire international menaçant l’économie réelle d’un « credit crunch », c’est-à-dire d’un assèchement des financements débouchant sur une récession. Les nombreux économistes qui défendent l’idée d’un « découplage » entre les différentes régions du monde doivent déchanter : les Bourses européennes et asiatiques ont piqué du même nez que Wall Street et les conséquences de la crise auront sans doute un impact dans le monde entier.
Les déséquilibres financiers internationaux vont devoir se résorber et le mouvement est déjà amorcé. Les États-Unis vont laisser filer le dollar pour, d’une part, rendre plus attractives leurs exportations et, d’autre part, augmenter la valeur des actifs du bilan de leur dette. La majorité de ces actifs sont détenus par les pays asiatiques et arabes qui y ont investi une part de leurs énormes réserves et vont devoir diversifier leurs placements et réorienter leur stratégie de développement. Dans ce contexte, l’Union européenne va vite s’apercevoir qu’elle souffre d’un vide de gouvernance économique, en l’absence d’un Eurogroupe formel qui impulse une harmonisation sociale et fiscale et dispose de moyens pour mener des politiques monétaires et budgétaires dignes de ce nom. L’Afrique, qui se retrouve au coeur de la nouvelle compétition mondiale pour l’approvisionnement en ressources naturelles, risque d’être une nouvelle fois le dindon de la farce de la crise planétaire, les promesses d’aide supplémentaire étant appelées à être reportées aux calendes grecques - comme l’engagement légal de la Belgique d’atteindre 0,7 % du PNB en aide au développement en 2010, alors qu’elle n’a enregistré que 0,43 % en 2007.
Mais surtout, la crise financière est en train de consacrer le retour de deux acteurs qu’on avait pris l’habitude de voir au second plan des relations internationales : l’État et le Sud.
Le retour de l’État en période de crise est somme toute banal : on ressort Keynes de l’étagère et on injecte des liquidités dans le système grippé. Le plan de relance de 150 milliards de dollars de l’administration Bush et la diminution des taux d’intérêt par la Réserve fédérale ont des airs de déjà-vu. Plus piquant est de voir l’action de la Northern Rock grimper en plein krach boursier, le 21 janvier 2007, après que le gouvernement britannique a demandé à la Banque d’Angleterre de la refinancer à hauteur de 35 milliards de livres. Mais le plus décisif est sans conteste les investissements massifs des « fonds souverains », les fonds qui gèrent les réserves des États essentiellement d’Asie et du Moyen-Orient, dans les firmes et les banques occidentales : les fonds chinois, singapouriens ou des Émirats prennent des parts significatives dans les sociétés occidentales en manque de financements. Le capitalisme d’État du Sud profite des opportunités de la crise et le monde multipolaire atteint désormais le coeur de la finance mondiale, alors que les regards se tournent désespérément vers l’Asie pour endosser le maillot de « locomotive » de la croissance mondiale délaissée par l’« hyperpuissance ».
Cette évolution incite à nous interroger sur les scénarios du monde d’après-crise, sans quoi la planète financière sera condamnée, comme lors des crises précédentes, à attendre la suivante en espérant qu’elle ne se révèle pas excessivement douloureuse. La globalisation financière va devoir évoluer dans un monde multipolaire où les puissances étatiques émergentes vont de plus en plus contester aux puissances affirmées leur leadership en matière de gouvernance mondiale. Le scénario catastrophe serait une vague de repli sur soi, sur fond d’instabilité financière, et le retour de conflits entre blocs devenus plus complexes que par le passé - d’abord commerciaux puis dans le pire des cas militaires.
Le scénario idéal serait a contrario le retour de la coopération multilatérale en vue de résorber les déséquilibres, de réguler le système financier international et d’atteindre les objectifs de développement international.
Les perspectives sont telles qu’il est temps de s’y préparer.
(*) Coauteur de Financer le développement. L’introuvable consensus (Luc Pire, 2008).
