
Du même Auteur
- L’allemand E.On ravive la guerre de l’électricité espagnole
- Endesa électrise les rois de l’énergie L’allemand E.ON a surenchéri face à une alliance italo-espagnole
- Un futur géant de l’énergie qui échauffe l’Espagne
- Le secteur électrique, proie du BTP espagnol
- EDF se trouve un allié espagnol pour griller le géant Iberdrola
- Incidents en chaîne dans les centrales espagnoles
- En Espagne, le boom des « prêts interminables »
- L’Espagne accueille ses immigrés à bravos ouverts
- Le gaz espagnol lorgne le courant
François MUSSEAU
Dans la rubrique
- Le Médiateur de l’énergie dénonce l’intransigeance des fournisseurs vis-à-vis du surendettement
- Le boulet de l’endettement
- Les prêts Alt-A hors de contrôle
- Surendettement : un fichier des emprunteurs toujours à l’étude
- Les faillites personnelles atteignent des records au Royaume-Uni
- La Banque de France s’alarme d’une "croissance à crédit"
- Acheter à crédit n’est plus tabou
- Surendettement. Qui tire les marrons du feu ?
- L’endettement : vertueux pour les ménages, diabolique pour l’état ?
Mots_clefs
Espagne
- Iberdrola veut profiter de l’engouement pour l’éolien
- L’électricien espagnol Endesa rejette l’OPA de Gas Natural
- Suez porte à 11,3 % sa participation dans le groupe espagnol Gas Natural
- E.ON attaque Acciona en justice sur le dossier Endesa
- L’Italien Enel s’insurge contre les manoeuvres espagnoles sur la Snet
- Le secteur électrique, proie du BTP espagnol
- La génération aux 1000 galères
- Espagne : toujours 80.000 personnes privées de courant à Barcelone
finance
- Sécurité sociale : état financier « très préoccupant »
- L’allemand E.On ravive la guerre de l’électricité espagnole
- Electricité : l’organisation du marché de capacité se précise
- La Sécurité sociale aura besoin de 30 à 40 milliards d’ici à fin 2010
- Fusion GDF-Suez : le Comité d’entreprise européen se prononcera le 22 janvier
- Jean-Michel Servet, économiste, pointe les limites du système : « Le microcrédit n’est pas un levier fort du développement »
- En 2006, les fonds ont investi dans 7 500 sociétés en Europe
- Suez : l’AMF donne jusqu’au 2 février à M. Pinault pour déclarer ses intentions
Libération
- « Compenser, c’est aussi penser qu’on peut ne rien changer »
- Gaz : la Russie rassure l’Europe
- Les députés placent les réacteurs sous surveillance
- RTT : les salariés de Visteon capitulent
- La région Centre, centrale éolienne
- Pour les salariés, Nestlé, c’est un peu fort de café
- La main-d’oeuvre se fait précieuse en Chine
- Polémique tarifaire sur les futures éoliennes
- Accord National Interprofessionel du 11 janvier 2013 : la précarité généralisée
- Actions syndicales à la Centrale de Gardanne
- Agents des IEG en lutte
- Au fil des luttes sociales
- 2005
- 2006
- 2006 05 Michelin Roanne : sanariés en lutte pour l’emploi et les salaires
- 2006 08 Photographes d’Eurodisney pour une juste rémunération de leur art
- 2006-09 Nouveau conflit chez Eurodisney
- 31 janvier 2006 reprise de l’offenseive sociale
- Modeluxe : lutte et solidarité des et avec les sans papiers
- Poliméri : une fermeture injustifiée
- Stora Enso : tentative de reprise en main d’un outil de travail viable
- Thomé-Génot : la prime gangnée ne remplace pas l’emploi perdu
- 2006 05 Michelin Roanne : sanariés en lutte pour l’emploi et les salaires
- 2007
- 1er mai 2007 : mobilisation sociale entre deux tours
- 8 février 2007 les fonctionnaires se mobilisent pour leurs salaires
- Airbus , logique industrielle contre logique financière : 10.000 emplois menacés
- Alcatel Lucent : 12500 emplois supprimés après la fusion
- Buffalo Grill : Victoire pour une vie au "grand jour"
- De Samsonite à Energy Plast : comment tenter de tuer une usine
- Elections 2007 : le choix du progrès social
- Kraft Foods croque Lu
- Les Areva en lutte pour leurs salaires
- Les Moulinex réclament justice
- PSA Aulnay : en grève pour les salaires
- PSA supprime 4800 emplois
- 1er mai 2007 : mobilisation sociale entre deux tours
- Arcelor-Mittal joue la croissance de ses profits aux dépends de l’emploi à Gandrange
- Fonctionnaires : mobilisation pour les salaires
- Les travailleurs sans papiers sortent de l’ombre
- Miko : défendre l’emploi
- Bouches du Rhône en lutte
- 2005
- 2007
- Carrefour grand Littoral : l’honneur du personnel en lutte
- de Nestlé à Net Cacao :pour un avenir industriel
- La CGT 13 au fil des news
- Les Saisonniers de la Crau
- Les Salariés du Port Autonome défendent le Service Public
- RTM : le personnel pour la sauvegarde du service public des transports urbains
- RTM : la liberté syndicale victorieuse en justice
- Dans le bassin minier
- Démocratie sociale : oui !
- Droit à la santé !
- L’approche de la presse
- La "Sécu : 60 ans d’Histoire
- Les assureurs privés en embuscade
- Quel avenir pour la Sécurité sociale ?
- Santé au travail
- Sécurité sociale : La question du financement
- E.ON Power France (ex La SNET)
- Economie et marchés financiers
- A l’international
- Combattre la domination de l’aspect financier
- Crise économique, crise sociale, construire une issue
- Et l’industrie ?
- Financiarisation de l’économie : analyses de la presse
- L’endettement : outil de contrôle social
- La maîtrise des matières pemières socle de l’économie
- OPA, fusions, la concentration du capital continue
- POURQUOI LES DIVIDENDES VERSÉS AUX ACTIONNAIRES NE FONT NI L’INVESTISSEMENT NI L’EMPLOI ?
- Rapport Jouyet-Lévy : Le manifeste du nouveau c@pit@lisme
- statistiques
- A l’international
- Emploi
- construire une alternative à la précarité
- Contrat Nouvelle Embauche : la Précarité version De Villepin
- Contrat Nouvelle Embauche : Bataille juridique au Conseil d’Etat (articles de presse)
- Le CNE : tout petit créateur d’emplois très précaires (articles de presse)
- Le CNE contraire au droit international (articles de presse)
- Le Contrat Nouvelle Embauche : retour d’expérience (articles de presse)
- Les analyses de la presse
- Contrat Nouvelle Embauche : Bataille juridique au Conseil d’Etat (articles de presse)
- Contrat Première Embauche : de Villepin en rajoute une couche
- L’apprentissage
- L’emploi des séniors
- L’intérim
- La mobilité et ses conséquences sur les salariés
- La politique de l’emploi vue par la presse
- La précarité fait son chemin
- La privation d’emploi
- La privatisation du service public de la gestion de l’emploi
- Le travail clandestin
- Les évolutions de l’emploi en chiffres
- Migrer : pour travailler ou simplement survivre
- Négociations sur le Marché du travail
- Quel travail pour l’avenir ?
- Sous traitance
- Stagiaires corvéables à merci
- Travail Saisonnier
- construire une alternative à la précarité
- L’Energie : un droit pour les citoyens
- Des enjeux économiques importants
- Des politiques énergétiques
- Energie et environnement
- Conférence environnementale 2013 Des doutes sur un engagement réel pour une transition écologique
- Depuis Kyoto les conférences sur le réchauffement climatique se suivent...
- ENERGIE ET DEVELOPPEMENT DURABLE LES ENJEUX DE L’INTERVENTION SYNDICALE
- le réchauffement climatique
- Les certificats de la "bonne conscience"
- que faire du gaz carbonique émis ?
- Réduction des émissions de gaz à effet de serre : comment y parvenir ?
- Réduction des émissions de gaz à effet de serre : la politique française et ses conséquences
- Spéculations autour des quotas de gaz carbonique
- Conférence environnementale 2013 Des doutes sur un engagement réel pour une transition écologique
- L’énergie : des sources multiformes
- Biocarburants de l’intérêt technique au risque de pénurie alimentaire
- Energie d’origine nucléaire
- Energie renouvelable : l’éolien
- Energie renouvelable : l’hydrolique
- Energie renouvelable : le solaire
- Energies renouvelables
- ITER et la fusion nucléaire contrôlée
- Le charbon : passé, actualité et avenir ?
- Le gaz : l’autre grand combustible fossile
- Pétrole
- Luttes pour la maîtrise de l’énergie
- Areva : Stoppons le processus de privatisation !
- Electricité de France doit rester public à 100%
- L’énergie arme de èglement de compte entre La Russie et la Biélorussie
- la Libéralisation du marché de l’énergie et ses conséquences
- Le gaz objet de convoitises
- Le marché de l’énergie libéralisé : analyses de la presse
- Le Vénézuela apprend à maîtriser son Pétrole
- Les concentrations capitalistiques
- Les équatoriens revendiquent la maîtrise de leurs ressources pétrolières
- Ouverture du capital de GDF : la facture est pour les usagers
- Quelle maîtrise publique de l’énergie ?
- Areva : Stoppons le processus de privatisation !
- Production, Transport et Distribution : répondre aux besoins du pays en gaz et électricité
- Des enjeux économiques importants
- La protection et les activités sociales
- La vie syndicale
- Le Web et son utilisation : un enjeu de société
- Les Instances représentatives du personnel
- Nouvelles du front (social)
- Commerce : les têtes se relèvent
- International
- Délocalisations
- Europe
- L’emploi : une question mondiale
- Le syndicalisme mondial
- Les enjeux de la protection sociale à l’échelle mondiale
- Luttes pour une juste rémunération du travail
- Délocalisations
- Le code du travail en danger
- le syndicalisme en question
- Le syndicalisme : face à la répression, un combat au service des libertés
- Quels services publics pour demain ?
- Travail pénible : négociations patronat syndicat
- Rémunérations
- Retraites
- Décriptage du projet gouvernemental
- La question des retraites dans le monde
- Régimes spéciaux : les boucs émissaires
- La politique de destruction des régimes spéciaux se poursuit
- Négociations dans la branche des Industries éléctriques et gazières
- phase 1 : Etat et patronat lancent la bataille idéologique sur le "coût" des régimes spéciaux
- Phase 2 : 18 octobre 2007 premier round de la mobilisation sociale
- phase 3 : 14 novembre 2007 mobilisation des salariés inscrite dans la durée
- phase 4 : le temps des négociations (analyses de presse)
- Phase 5 : 22 janvier 2008 maintenir la pression sur l’Etat et les employeurs
- La politique de destruction des régimes spéciaux se poursuit
- Retraites : analyses de la presse
- Décriptage du projet gouvernemental
- Revue de presse
- Temps de travail : une lutte de chaque instant
- Un site construit avec des outils libres
Liste des auteurs

En Espagne, le boom des « prêts interminables »
mardi 1er août 2006 par François MUSSEAUJaime Blanco a fait ses calculs. Ce jeune graphiste madrilène aura fini de payer son appartement... en 2056. Il aura alors 78 ans. « Un demi-siècle de remboursement, cela peut paraître délirant, mais, si je voulais un appartement à moi, je n’avais pas le choix. » Son appartement : un trois pièces de 85 mètres carrés, confortable mais loin d’être luxueux, à Majadahonda, une bourgade cotée à l’ouest de Madrid. Jaime Blanco gagne 1 200 euros nets par mois. Il appartient à ce qu’on dénomme en Espagne la generación de los mileuristas, la génération des 25-35 ans, la plus diplômée qu’a jamais connue le pays, mais qui émarge à environ 1 000 euros. Sur trente ans, il aurait remboursé 810 euros mensuels : impossible. Sur un demi-siècle, le paiement mensuel tombe à 620 euros. « Je n’ai pas hésité, dit Jaime. Je sais bien que je suis pieds et poings liés avec ma banque pendant très longtemps. Mais, au moins, je suis propriétaire, j’ai un patrimoine. »
Le remboursement d’un prêt immobilier sur plus de quarante ans illustre un phénomène grandissant, objet d’inquiétude de la Banque d’Espagne. Ils sont de plus en plus nombreux, en effet, à s’endetter jusqu’à un âge avancé. Et, loin de freiner cette tendance, les banques l’encouragent et ne posent qu’une seule condition : avoir moins de 35 ans. Depuis 2002, les grandes banques du pays, la Caixa, le Santander ou la Caja Madrid, accordent des prêts immobiliers sur quarante ans, souvent sans exiger le moindre apport.
Obsession. Depuis l’an dernier, la banque de Viscaye BBK a repoussé les limites avec des prêts sur un demi-siècle. C’est l’ère des hipotecas interminables, des prêts interminables soumis aux aléas des taux d’intérêt. « Jusqu’où cette folie ira-t-elle ? » s’interrogeait la semaine dernière le quotidien économique Cinco Días. Et d’augurer, sans rire, que la prochaine étape sera celle des prêts illimités qui se transmettent d’une génération sur l’autre.
Ces pratiques inquiétantes s’expliquent avant tout par la conjoncture espagnole. Depuis 1998, l’immobilier a connu un bond fulgurant, d’environ 150 %. Et, en dépit des alertes des experts sur une possible bulle, la hausse se poursuit : + 12,8 % lors de ce semestre, par rapport à 2005. Le ladrillo (la brique) est plus que jamais perçu comme une valeur refuge, même si, à en croire l’Association hypothécaire espagnole, les prix de l’immobilier espagnol sont surévalués d’environ 25 %. Sans compter que, dans ce pays latin où le parc locatif atteint tout juste 15 %, un logement en propriété confère un statut social relevant, ici, de l’obsession. Il faut donc acheter, coûte que coûte. L’ennui, c’est que les prix, plutôt bas il y a une décennie, se rapprochent aujourd’hui de ceux du marché français ; et que les salaires, eux, sont parmi les plus bas de l’Union européenne.
Conséquence : le jeune Espagnol reste de plus en plus longtemps chez ses parents (un tiers des 30-35 ans vit au bercail), et le grand saut vers l’émancipation lui donne sacrément le vertige, car il lui faudra se serrer la ceinture.
Selon la Banque d’Espagne, les foyers consacrent en moyenne 45 % de leur salaire mensuel au remboursement du prêt immobilier, et 55 % dans la région de Madrid. Pas étonnant, dans ces conditions, que l’épargne espagnole soit très faible, et que l’endettement des familles ait battu un nouveau record en 2005 : 674 milliards d’euros, soit 13,4 % de hausse annuelle et l’équivalent de 76 % du PIB ! De quoi plomber, à court ou moyen terme, a averti la Banque d’Espagne, la forte consommation des ménages, qui constitue, avec la construction, le principal pilier de l’économie nationale.
Client captif. Quelle solution, alors ? Pour éviter d’avoir le couteau sous la gorge, on préfère donc étirer la durée des mensualités, sur dix ou vingt ans de plus. Les banques, elles, qui s’estiment à l’abri de ce gouffre financier, se frottent les mains. Avec des hipotecas interminables, le client est plus captif que jamais. Pendant un demi-siècle, il n’ira pas chez le concurrent et aura tendance à regrouper le paiement automatique de ses factures dans la même agence. « D’autant, dit un banquier, que plus la durée du remboursement est longue, plus le coût total est élevé. Au bout de cinquante ans, un appartement acheté 170 000 euros aura réellement coûté 393 000 euros, avec les intérêts. » Casse-tête supplémentaire : en Espagne, la quasi-totalité des logements sont vendus à taux variable (contre un tiers dans la zone euro). Cette année, les ménages espagnols devront ainsi débourser 680 euros supplémentaires. Dans un pays où deux familles sur trois parviennent avec difficulté en fin de mois, la danse des taux d’intérêt risque d’avoir d’ici peu des effets dévastateurs.
