
Du même Auteur
Dans la rubrique
- En 2008, la pauvreté touchait un quart de la population européenne
- Les jeunes ruraux ont le sentiment que leurs "galères" n’intéressent personne
- La précarité du travail se normalise
- Les inégalités se portent bien, merci...
- Précarité : le pavé de Delors dans la campagne
- La précarisation de l’emploi, facteur de paupérisation
- Sans-abri : la durée, nouveau visage de la précarité
- Selon l’Insee, en France, plus d’un million de personnes sont en situation de sous-emploi
- D’autres solutions quela pénalisation de la misère
Mots_clefs
Le Monde
- La Confédération européenne des syndicats se saisit du thème de la "flexicurité"
- Les grévistes du Port autonome de Marseille promettent "un conflit très dur"
- Premier bilan du reclassement des chômeurs par le privé
- En Espagne, la hausse massive de l’activité des femmes et des immigrés provoque la baisse du salaire moyen
- Grève très suivie sur le pouvoir d’achat en Belgique
- Le Medef accepte l’idée d’une hausse des cotisations
- Imbroglio à La Poste autour du lundi de Pentecôte
- Les effets du "LBO" : mon patron est un fonds d’investissement
- Accord National Interprofessionel du 11 janvier 2013 : la précarité généralisée
- Actions syndicales à la Centrale de Gardanne
- Agents des IEG en lutte
- Au fil des luttes sociales
- 2005
- 2006
- 2006 05 Michelin Roanne : sanariés en lutte pour l’emploi et les salaires
- 2006 08 Photographes d’Eurodisney pour une juste rémunération de leur art
- 2006-09 Nouveau conflit chez Eurodisney
- 31 janvier 2006 reprise de l’offenseive sociale
- Modeluxe : lutte et solidarité des et avec les sans papiers
- Poliméri : une fermeture injustifiée
- Stora Enso : tentative de reprise en main d’un outil de travail viable
- Thomé-Génot : la prime gangnée ne remplace pas l’emploi perdu
- 2006 05 Michelin Roanne : sanariés en lutte pour l’emploi et les salaires
- 2007
- 1er mai 2007 : mobilisation sociale entre deux tours
- 8 février 2007 les fonctionnaires se mobilisent pour leurs salaires
- Airbus , logique industrielle contre logique financière : 10.000 emplois menacés
- Alcatel Lucent : 12500 emplois supprimés après la fusion
- Buffalo Grill : Victoire pour une vie au "grand jour"
- De Samsonite à Energy Plast : comment tenter de tuer une usine
- Elections 2007 : le choix du progrès social
- Kraft Foods croque Lu
- Les Areva en lutte pour leurs salaires
- Les Moulinex réclament justice
- PSA Aulnay : en grève pour les salaires
- PSA supprime 4800 emplois
- 1er mai 2007 : mobilisation sociale entre deux tours
- Arcelor-Mittal joue la croissance de ses profits aux dépends de l’emploi à Gandrange
- Fonctionnaires : mobilisation pour les salaires
- Les travailleurs sans papiers sortent de l’ombre
- Miko : défendre l’emploi
- Bouches du Rhône en lutte
- 2005
- 2007
- Carrefour grand Littoral : l’honneur du personnel en lutte
- de Nestlé à Net Cacao :pour un avenir industriel
- La CGT 13 au fil des news
- Les Saisonniers de la Crau
- Les Salariés du Port Autonome défendent le Service Public
- RTM : le personnel pour la sauvegarde du service public des transports urbains
- RTM : la liberté syndicale victorieuse en justice
- Dans le bassin minier
- Démocratie sociale : oui !
- Droit à la santé !
- L’approche de la presse
- La "Sécu : 60 ans d’Histoire
- Les assureurs privés en embuscade
- Quel avenir pour la Sécurité sociale ?
- Santé au travail
- Sécurité sociale : La question du financement
- E.ON Power France (ex La SNET)
- Economie et marchés financiers
- A l’international
- Combattre la domination de l’aspect financier
- Crise économique, crise sociale, construire une issue
- Et l’industrie ?
- Financiarisation de l’économie : analyses de la presse
- L’endettement : outil de contrôle social
- La maîtrise des matières pemières socle de l’économie
- OPA, fusions, la concentration du capital continue
- POURQUOI LES DIVIDENDES VERSÉS AUX ACTIONNAIRES NE FONT NI L’INVESTISSEMENT NI L’EMPLOI ?
- Rapport Jouyet-Lévy : Le manifeste du nouveau c@pit@lisme
- statistiques
- A l’international
- Emploi
- construire une alternative à la précarité
- Contrat Nouvelle Embauche : la Précarité version De Villepin
- Contrat Nouvelle Embauche : Bataille juridique au Conseil d’Etat (articles de presse)
- Le CNE : tout petit créateur d’emplois très précaires (articles de presse)
- Le CNE contraire au droit international (articles de presse)
- Le Contrat Nouvelle Embauche : retour d’expérience (articles de presse)
- Les analyses de la presse
- Contrat Nouvelle Embauche : Bataille juridique au Conseil d’Etat (articles de presse)
- Contrat Première Embauche : de Villepin en rajoute une couche
- L’apprentissage
- L’emploi des séniors
- L’intérim
- La mobilité et ses conséquences sur les salariés
- La politique de l’emploi vue par la presse
- La précarité fait son chemin
- La privation d’emploi
- La privatisation du service public de la gestion de l’emploi
- Le travail clandestin
- Les évolutions de l’emploi en chiffres
- Migrer : pour travailler ou simplement survivre
- Négociations sur le Marché du travail
- Quel travail pour l’avenir ?
- Sous traitance
- Stagiaires corvéables à merci
- Travail Saisonnier
- construire une alternative à la précarité
- L’Energie : un droit pour les citoyens
- Des enjeux économiques importants
- Des politiques énergétiques
- Energie et environnement
- Conférence environnementale 2013 Des doutes sur un engagement réel pour une transition écologique
- Depuis Kyoto les conférences sur le réchauffement climatique se suivent...
- ENERGIE ET DEVELOPPEMENT DURABLE LES ENJEUX DE L’INTERVENTION SYNDICALE
- le réchauffement climatique
- Les certificats de la "bonne conscience"
- que faire du gaz carbonique émis ?
- Réduction des émissions de gaz à effet de serre : comment y parvenir ?
- Réduction des émissions de gaz à effet de serre : la politique française et ses conséquences
- Spéculations autour des quotas de gaz carbonique
- Conférence environnementale 2013 Des doutes sur un engagement réel pour une transition écologique
- L’énergie : des sources multiformes
- Biocarburants de l’intérêt technique au risque de pénurie alimentaire
- Energie d’origine nucléaire
- Energie renouvelable : l’éolien
- Energie renouvelable : l’hydrolique
- Energie renouvelable : le solaire
- Energies renouvelables
- ITER et la fusion nucléaire contrôlée
- Le charbon : passé, actualité et avenir ?
- Le gaz : l’autre grand combustible fossile
- Pétrole
- Luttes pour la maîtrise de l’énergie
- Areva : Stoppons le processus de privatisation !
- Electricité de France doit rester public à 100%
- L’énergie arme de èglement de compte entre La Russie et la Biélorussie
- la Libéralisation du marché de l’énergie et ses conséquences
- Le gaz objet de convoitises
- Le marché de l’énergie libéralisé : analyses de la presse
- Le Vénézuela apprend à maîtriser son Pétrole
- Les concentrations capitalistiques
- Les équatoriens revendiquent la maîtrise de leurs ressources pétrolières
- Ouverture du capital de GDF : la facture est pour les usagers
- Quelle maîtrise publique de l’énergie ?
- Areva : Stoppons le processus de privatisation !
- Production, Transport et Distribution : répondre aux besoins du pays en gaz et électricité
- Des enjeux économiques importants
- La protection et les activités sociales
- La vie syndicale
- Le Web et son utilisation : un enjeu de société
- Les Instances représentatives du personnel
- Nouvelles du front (social)
- Commerce : les têtes se relèvent
- International
- Délocalisations
- Europe
- L’emploi : une question mondiale
- Le syndicalisme mondial
- Les enjeux de la protection sociale à l’échelle mondiale
- Luttes pour une juste rémunération du travail
- Délocalisations
- Le code du travail en danger
- le syndicalisme en question
- Le syndicalisme : face à la répression, un combat au service des libertés
- Quels services publics pour demain ?
- Travail pénible : négociations patronat syndicat
- Rémunérations
- Retraites
- Décriptage du projet gouvernemental
- La question des retraites dans le monde
- Régimes spéciaux : les boucs émissaires
- La politique de destruction des régimes spéciaux se poursuit
- Négociations dans la branche des Industries éléctriques et gazières
- phase 1 : Etat et patronat lancent la bataille idéologique sur le "coût" des régimes spéciaux
- Phase 2 : 18 octobre 2007 premier round de la mobilisation sociale
- phase 3 : 14 novembre 2007 mobilisation des salariés inscrite dans la durée
- phase 4 : le temps des négociations (analyses de presse)
- Phase 5 : 22 janvier 2008 maintenir la pression sur l’Etat et les employeurs
- La politique de destruction des régimes spéciaux se poursuit
- Retraites : analyses de la presse
- Décriptage du projet gouvernemental
- Revue de presse
- Temps de travail : une lutte de chaque instant
- Un site construit avec des outils libres
Liste des auteurs

"La fragilisation professionnelle et l’érosion perçue de l’Etat-providence ont nourri un vote antisystème"
mardi 24 janvier 2006 par Thierry PechComment avez-vous vu évoluer le sentiment de déclassement dans la population ces dernières années ?
Nous mesurons le sentiment de déclassement dans la société depuis 2002 à partir des réponses à la question : "Avez-vous le sentiment sur la longue durée que votre situation s’est plutôt améliorée, plutôt détériorée ou qu’elle est restée stable ?".
En avril 2002, lors du premier tour de l’élection présidentielle, 35 % des personnes interrogées éprouvaient un sentiment de déclassement ou de régression sociale. En mai 2005, lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, cette proportion est passée à 56 %. Cette progression de plus de 20 points en trois ans est d’autant plus spectaculaire qu’elle n’affecte pas uniquement les milieux modestes et les personnes peu diplômées, mais concerne la plupart des catégories : 60 % des cadres se sentent déclassés en 2005 (ils n’étaient que 23 % en 2002), ainsi que 48 % des bac + 2 et plus. Alors qu’en 2002 il touchait les catégories les plus modestes, ce sentiment de déclassement tend aujourd’hui à se diffuser dans l’ensemble de la société.
Comment expliquez-vous une augmentation aussi considérable ?
Il est difficile de l’expliquer par le seul recours aux indices de conjoncture économique : ni le chômage, ni la croissance, ni le pouvoir d’achat n’ont connu dans la même période des variations suffisamment sensibles pour expliquer cette explosion du sentiment de déclassement.
Je crois qu’il faut se tourner vers d’autres phénomènes pour comprendre ce qui s’est passé. J’en vois deux, principalement. D’abord, un sentiment de fragilisation professionnelle. Celui-ci est particulièrement sensible en début de carrière quand les jeunes actifs peuvent éprouver un décalage plus ou moins fort entre leur niveau de diplôme et le niveau des responsabilités qui leur sont confiées. C’est notamment ce désenchantement à l’entrée sur le marché du travail qui explique le fort sentiment de déclassement chez les 25-34 ans (49 %) alors même qu’on les interroge sur la perception qu’ils ont d’eux-mêmes sur la longue durée.
Cette fragilisation professionnelle s’exprime aussi en cours de carrière et est volontiers ressentie par les personnes qui travaillent dans de grandes entreprises cotées en Bourse et dirigées par leurs actionnaires. Le sentiment de déclassement est élevé chez les cadres de ces entreprises, qui s’estiment dépossédés d’une partie de leur carrière, de leur destin, à la merci de décisions financières aussi lointaines que brutales.
Le second phénomène qui explique l’augmentation du sentiment de régression sociale, c’est l’érosion perçue des garanties classiques de l’Etat-providence (inquiétudes sur la sécurité sociale, les retraites...) ainsi que la poursuite des ouvertures de capital dans les grandes entreprises du secteur public. Tout cela nourrit le sentiment d’un univers social dont les sécurités se relâchent, se fissurent.
Dans quelle mesure le sentiment de déclassement a-t-il pesé sur les récentes échéances électorales et sur les comportements politiques ?
Je pense que ces évolutions ont pesé de manière décisive sur les récentes échéances électorales. Elles ont notamment nourri un vote antisystème. En 2002, au premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Marie Le Pen a totalisé 17 % de l’ensemble des suffrages exprimés, mais 25 % chez les personnes s’estimant en régression sociale. A titre indicatif, Lionel Jospin, qui a totalisé 16 % des suffrages, n’a obtenu que 10 % chez ces mêmes personnes.
Concernant ce scrutin, ce sont là les écarts les plus significatifs que nous ayons observés (plus importants que les écarts liés aux catégories socioprofessionnelles ou au niveau de diplôme). En mai 2005, lors du référendum, 69 % des personnes s’estimant en régression sociale ont voté non, tandis que 65 % de celles qui s’estiment au contraire en progression ont voté oui.
