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Pierre-Antoine Delhommais
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Vendre des tee-shirts peut rapporter gros
dimanche 6 janvier 2008 par Pierre-Antoine DelhommaisUne croissance record, des centaines de millions de Chinois et d’Indiens sortant de la misère, le chômage au plus bas dans les pays industrialisés : toute cette mondialisation heureuse devenait assommante à commenter. Dieu merci, il y a eu la crise des subprimes. Un sujet en or, qui se prête d’autant mieux aux exégèses que cinq mois après son déclenchement, personne n’a vraiment très bien compris ce qui s’était passé. Et même rien compris du tout, de l’aveu même du patron d’une des plus grandes banques françaises. Comment les défauts de paiement d’un tout petit nombre d’emprunteurs immobiliers aux Etats-Unis ont-ils pu dégénérer en une crise bancaire et monétaire mondiale sans précédent ? Comment la facture de la crise a-t-elle pu s’envoler, estimée à une centaine de milliards de dollars en août, aujourd’hui à plus de 4 000 milliards ?
L’histoire de la crise des subprimes reste à écrire. Et il faudra patienter encore : elle est loin d’être terminée, personne n’a trouvé les remèdes pour en guérir et nul, enfin, n’est en mesure d’évaluer son impact sur l’économie réelle, la seule chose qui importe vraiment. Sera-t-il négligeable, comme l’affirment les économistes de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou doit-on s’attendre à une déroute économique aussi gravissime que la "Grande dépression" des années 1930, comme le prédit Jacques Attali ?
Seule vérité établie : la crise des subprimes a mis en évidence le bouleversement de l’ordre géofinancier mondial. L’affaire était déjà entendue sur le plan économique. L’Asie fabriquait, l’Occident consommait. D’où les déséquilibres colossaux des balances commerciales entre les deux zones. Mais personne n’avait vraiment réalisé à quel point l’Asie émergente, puissance industrielle, était aussi devenue une puissance financière. Comment, à force de beaucoup travailler, elle s’était beaucoup enrichie. Comment, à force de vendre des milliards de tee-shirts, elle avait aussi patiemment versé dans sa tirelire des centaines de milliards de dollars laborieusement gagnés. On savait bien que la banque centrale de Chine accumulait les réserves de change (près de 1 500 milliards de dollars), mais comme celles-ci servaient pour l’essentiel à acheter des emprunts d’Etat américains, ce phénomène restait une sorte d’abstraction monétaire.
Tout a changé le 19 décembre 2007, quand China Investment Corp (CIC), le fonds de l’Etat chinois, a apporté 5 milliards de dollars à Morgan Stanley, "plombée" par ses pertes liées aux subprimes. De l’argent communiste sauvant l’un des établissements financiers les plus chics de Wall Street, une vraie Rolls du capitalisme mondial pour laquelle des générations de golden-boys ont rêvé de travailler, le symbole est fort.
Et Morgan Stanley n’a pas été la seule. Merrill Lynch et UBS ont été secourues par des fonds singapouriens, Bear Stearns renflouée par des capitaux chinois et Citigroup par des milliards de dollars en provenance d’Abu Dhabi.
S’il y avait pourtant bien un domaine dans lequel, depuis vingt ans, l’Occident pouvait se targuer d’une domination écrasante sur le reste du monde et sur l’Asie en particulier, c’était bien l’efficacité et la sophistication de son système bancaire et financier. Il faut se souvenir avec quelle arrogance les Occidentaux avaient donné des leçons aux Japonais, dans les années 1990, pour qu’ils assainissent leurs banques après l’éclatement de la bulle immobilière et boursière. Avec quelle condescendance ils avaient dénoncé, quelques années plus tard, l’opacité des comptes des établissements de crédit sud-coréens, coupables d’entretenir des relations incestueuses avec les conglomérats industriels, les chaebols.
Avec quelle inquiétude, mêlée de morgue, enfin, ils évoquaient encore tout récemment la fragilité des structures bancaires et financières chinoises. Bref, l’Asie avait peut-être émergé industriellement, mais elle restait financièrement sous-développée. En faisant éclater la bulle de la finance occidentale, la crise des subprimes a mis fin à ce complexe de supériorité.
On pourrait égrener d’autres signes de cette puissance financière asiatique toute neuve. Quatre entreprises chinoises figurent parmi les dix plus grosses capitalisations boursières mondiales : au premier rang d’entre elles, PetroChina, valorisée 724 milliards de dollars, loin devant les Américains ExxonMobil (519 milliards) et General Electric (377 milliards). Début décembre, la Chine est également devenue pour la première fois, dans le cadre de l’Association internationale de développement (AID) gérée par la Banque mondiale, l’un des 45 pays donateurs pour les pays les plus pauvres de la planète. Il y a huit ans, elle était encore bénéficiaire de cette aide ! Par ce geste, la Chine a voulu bien faire comprendre à toute la planète qu’elle avait définitivement quitté le camp des nations en développement pour rejoindre celui des pays riches.
Ultime symbole de ce transfert du pouvoir financier de l’Occident vers l’Asie, c’est à Pékin que se joue désormais la partie monétaire mondiale, où se décide la parité des deux principales devises mondiales, le dollar et l’euro. D’une seule phrase évoquant une réduction de la part du dollar dans ses réserves de change, le gouverneur de la banque centrale de Chine peut quand il le veut envoyer le dollar au tapis. Sans que Washington et Francfort puissent rien y faire. Vendre des tee-shirts, cela peut finir par rapporter gros, très gros.
